
Les erreurs à éviter quand on pratique l’EMDR seul
Pratiquer l’EMDR en autonomie est une voie de plus en plus explorée par des personnes en quête de mieux-être émotionnel. Accessible, progressive et souvent puissante, cette approche nécessite toutefois certaines précautions.
Cet article met en lumière les erreurs fréquentes que l’on peut commettre lorsqu’on pratique l’EMDR seul, et comment les éviter en toute sécurité.
Il ne s’agit pas ici d’un avis médical, mais de repères utiles pour un usage prudent et éclairé.
Peut-on vraiment pratiquer l’EMDR seul·e ?
L’EMDR, dans sa forme traditionnelle, est une approche thérapeutique accompagnée par un professionnel formé. Cependant, il existe aujourd’hui des protocoles simplifiés, validés par la recherche, permettant une application en autonomie pour certaines problématiques émotionnelles. Cette pratique d’auto-traitement repose sur des principes fondamentaux :
-
l’évocation volontaire d’un souvenir ou d’une pensée problématique,
-
l’utilisation d’une stimulation bilatérale alternée (visuelle, tactile ou auditive),
-
la désensibilisation progressive et la reprogrammation émotionnelle.
Dans un cadre sécurisé et bien balisé, il est possible de s’apaiser, de traiter des souvenirs ou de réguler des émotions envahissantes.
L’auto-EMDR ne remplace pas une psychothérapie accompagnée, surtout en cas de trauma complexe, de dissociation ou de détresse psychologique sévère.
Les 7 erreurs fréquentes en auto-EMDR
1. ❌ Vouloir aller trop vite, trop loin
Il peut être tentant de vouloir « tout régler » rapidement, surtout lorsqu’on commence à sentir les bénéfices de la méthode. Mais aller trop vite vers des souvenirs très douloureux ou des traumas complexes sans préparation peut provoquer une sorte de surcharge émotionnelle.
👉 Le processus EMDR suit un rythme intérieur, celui du système nerveux, pas celui de la volonté.
2. ❌ Travailler sans sécurité émotionnelle
Avant d’aborder un contenu émotionnel difficile, il est fondamental de se stabiliser. Sans ancrage ni ressource interne, l’expérience peut devenir trop intense.
👉 La construction d’un lieu ressource et la respiration sont des préalables essentiels.
3. ❌ S’acharner quand ça ne marche pas
Parfois, la une séance semble ne rien changer, ou bien l’émotion ne descend pas. Insister alors que le système nerveux est bloqué peut générer fatigue, frustration, voire auto-culpabilisation.
👉 Il est souvent plus sage de s’arrêter, de revenir à une pratique d’apaisement et de reprendre plus tard.
4. ❌ Utiliser l’EMDR pour « fuir » un vrai besoin de thérapie
Certaines personnes cherchent à « tout faire seules » pour éviter la confrontation ou la vulnérabilité d’une relation thérapeutique. Mais l’auto-thérapie n’est pas toujours suffisante.
👉 Quand les blessures sont profondes, un accompagnement est nécessaire, bienveillant et contenant.
5. ❌ Se passer totalement de repères extérieurs
Travailler seul sans retour, sans recul, peut parfois créer des boucles d’auto-traitement peu efficaces.
👉 Tenir un journal de pratique, partager sur un groupe d'entraide, échanger avec un praticien même ponctuellement, permet d’éviter de tourner en rond.
6. ❌ Négliger les effets secondaires émotionnels
Après certaines séances, il est possible de ressentir de la fatigue, une émotivité accrue, des rêves agités. C’est souvent le signe que le cerveau continue à intégrer.
👉 Prévoir un moment calme après une session, et se donner du temps d’intégration est fondamental.
7. ❌ Utiliser des outils non sécurisés ou mal conçus
Certaines vidéos ou applications en ligne ne respectent pas les protocoles EMDR, ou ne proposent aucun cadre d’accompagnement. Cela peut rendre l’expérience confuse, voire contre-productive.
👉 Choisir des outils validés, testés, conçus par des professionnels formés est un gage de sécurité.
Comment pratiquer en autonomie de manière sécurisée ?
Voici quelques repères pour une pratique sereine :
-
Choisir un moment calme dans la journée, sans être pressé.
-
Commencer par une phase de stabilisation (lieu ressource, respiration, centrage corporel).
-
Travailler sur des souvenirs modérément dérangeants au début.
-
Être à l’écoute de soi : s’arrêter si l’intensité monte trop.
-
Utiliser des outils complémentaires : pleine conscience, EFT, cohérence cardiaque.
-
Noter dans un carnet ce qui s’est passé : cela aide à intégrer et à évaluer les effets dans le temps.
Quand consulter un professionnel est nécessaire
Certaines situations nécessitent impérativement un accompagnement thérapeutique :
-
Des traumatismes graves ou répétés,
-
Des flashbacks incontrôlés,
-
Un vécu de dissociation,
-
Une détresse émotionnelle intense,
-
Des troubles de l’attachement importants.
Dans ces cas-là, pratiquer seul peut être non seulement inefficace, mais parfois même momentanément aggravant. Il est courageux et sage de chercher du soutien quand cela dépasse ce que l’on peut porter seul.
En conclusion
L’EMDR auto-administré est un outil puissant, à condition de le pratiquer avec respect, discernement et douceur. Il ne s’agit pas d’en faire une performance, mais un chemin d’écoute intérieure. Chaque pas, même petit, est une victoire.
Pratiquer en autonomie, ce n’est pas faire sans personne — c’est apprendre à mieux s’écouter, et savoir quand demander de l’aide.
Découvrez l'Auto-Traitement Émotionnel EMDR
La méthode facile, douce et efficiente d'auto-thérapie, conçue et éprouvée par des psychologues, pour traiter les blessures émotionnelles de la vie humaine et reprendre les commandes de sa vie.
Imaginez vivre les mêmes situations… sans être piégé par les mêmes réactions.